En effet, Nicolas Sarkozy avait définitivement fait la différence sur Ségolène Royal avec le vote des personnes âgées de plus de 60 ans. Pour les autres classes d’âges, majoritairement, c’est Ségolène Royal qui était en tête (Les jeunes avec Ségolène Royal, les vieux avec Nicolas Sarkozy).
Les élections législatives françaises apportent un nouvel éclairage à ce propos :
Bordeaux, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Paris, mais aussi Rouen, Caen, Nantes, Grenoble… dans une Assemblée nationale dominée par la droite, la liste des villes, grandes, moyennes ou plus modestes, qui ont donné dimanche leurs voix aux candidats du Parti socialiste est longue. Certes, certaines de ces circonscriptions étaient déjà à gauche, ou s’étaient choisies, par le passé, un ou une député(e) de gauche. Pourtant, les résultats du second tour des législatives ont confirmé certains enseignements du second tour de la présidentielle : les centres-ville penchent pour les socialistes, quand le milieu rural reste ancré à droite.
(Libération, 19.06.2007, Les socialistes à la conquête des centres-ville)
De tout temps, les villes ont représenté le lieu de la modernité, du changement et des idées de progrès. De tout temps également, les campagnes sont plutôt le lieu du conservatisme et de la tradition. Certes ces clichés doivent être nuancés, mais ils tendraient dans le cas présent à prouver que Nicolas Sarkozy a avant tout été élu parce qu’il était le candidat de l’ordre et du conservatisme. Ce serait donc essentiellement à son discours sécuritaire et sa canibalisation du discours du Front national que Nicolas Sarkozy doit son élection.
Le hiatus me paraît clair. Est-ce que le réveil sera difficile ?
PS : concernant l’analyse de ce scrutin, je vous conseille la lecture de l’article suivant d’AgoraVox Des cailloux dans la chaussure.
Un autre article a retenu mon attention, La gauche gagne les législatives au féminin de Rue89 (excellent site). En observant d’ailleurs les résultats, j’ai constaté que de nombreuses circonscriptions gagnées/conquises par le PS sur l’UMP l’avaient été par des candidates. L’exemple le plus illustre est celui de la perte du siège UMP par Alain Juppé et sa conquête par la socialiste Michèle Delaunay. Ici nous avons un vrai objet de rupture et de progressisme (à ne pas confondre avec la modernité, voir mon vocabulaire). Il n’est pas indifférent que la gauche en soit le fer-de-lance.
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