Jean-Pierre Cloutier, vieux routier des médias électroniques, a publié récemment (18.01.2007) un très intéressant compte-rendu d'une enquête sur le rapport des citoyens-électeurs avec les médias et notamment leur prise en compte du média internet. L'equête a été réalisée par Le Pew Internet & American Life Project (Election 2006 Online)et Jean-Pierre Cloutier en synthétise les résultats en titrant "Politique réseau : chambardement des sources d'information" .
— Matt Davies via Cagle.
Qu'est-ce que cette enquête nous apprend?
De 1992 à 2006, tous les principaux médias (quotidiens, T.V., périodiques) voient leur importance diminuer en tant que principale source d'information, seuls la radio (12 à 17%) et l'internet (3 à 15%) voient leur utilisation progresser.
Environ 25 % des électeurs étasuniens (37 % des utilisateurs d’Internet) disent s’être informés en ligne au sujet des élections de 2006 et 10 % des électeurs (15 % des utilisateurs d’Internet) ont échangé des courriels sur les candidats. La principale source d'information de ces électeurs online réside dans les blogs.
Par ailleurs, la nature participative du médium Internet semble aussi comme une incitation à militer car 23 % des personnes qui se renseignaient à partir du réseau ont soit publié leurs propres commentaires sur des blogues, des sites Web ou des forums de discussion (8 %), soit transmis par courriel ou republié à leur compte les commentaires d’autres personnes (13 %).
Commentaire :
De plus en plus, le média web fixe donc le rythme de l'agenda politique. Par essence, il nécessite/oblige les politiques à engager un dialogue à deux voies et non plus à diffuser seulement leur message à un citoyen-récepteur.
Ceci indépendamment de l'impression d'une discussion sur le web organisée quelque peu en circuit fermé entre les personnes déjà intéressées à la chose politique. [mais est-ce différent dans les modes actuels de communication politique?]
Désormais, les sites politiques statiques sont à ranger immédiatement au placard. Dès aujourd'hui, la communication politique en ligne se doit à passer au web 2.0 (web dynamique et participatif).
La récente affaire relative au couple Royal/Hollande et l'impôt sur les grandes fortunes symbolise bien cette prééminence de plus en plus grande du média "Internet" sur l'actualité politique. Le web dynamique et participatif change bien à la fois la manière de faire de la politique et les médias eux-mêmes.
La politique (et les médias) suisse n'y échappera pas. Qu'on se le dise!
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