Nouvelle formule pour L’Hebdo, la 5e depuis 1981. La question est toujours de savoir si les modifications sur la forme s’accompagnent d’un amoindrissement ou non des contenus. Ce premier numéro est plutôt de bonne facture, mais c’est à confirmer avec les prochains numéros.
Le Grand angle de la semaine est consacré aux langues étrangères enseignée en Suisse et à la volonté dans certains cantons alémaniques de passer de 2 à une langue enseignée à l’école primaire, ceci au détriment programmé du français.
Si le Röstigraben est né en 1914 des tensions entre Romands francophiles et Alémaniques germanophiles, le nouveau fossé s’établit désormais pour L’Hebdo à la hauteur de la rivière de la Reuss, il prend sa source au Gothard pour se jeter dans l’Aar.
Je constate que, si certains placent la discussion sur un niveau pédagogique, il apparaît surtout que l’enseignement langues étrangères, des deux côtés de la Sarine, pose surtout un problème dans la mesure où elles sont de redoutables outils de sélection et de ségrégation scolaires. Elles sont des branches de sélection comme l’ont été le latin ou le sont les mathématiques. C’est ainsi que Mathias Kunz, enseignant secondaire à Willisau (LU) constate qu’en arrivant à l’école secondaire, certains élèves se disent «frustrés par le français, où ils commencent par obtenir de mauvaises notes avant de s’engager dans une spirale négative» ou que le canton de Lucerne après avoir promis que le français ne compterait pas comme branche de promotion, a fait marche arrière donnant ainsi le sentiment aux professeurs d’avoir été dupés. Et c’est ainsi que tant pour l’anglais que le français, un tiers des élèves lucernois décrochent.
De toutes les manières, la remise en cause de l’enseignement de langues débouche en Suisse sur une guerre des langues qui ne dit pas son nom, susceptible de remettre en cause le concept helvétique de Willensnation (nation de volonté).
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