Nous avons à voter en février sur l’initiative de l’UDC prétendant lutter «contre une immigration de masse». Dans quelle mesure, les travailleurs auraient à y gagner en votant «oui» ? Dans une des dernières éditions du service de presse du PS suisse, Jean Christophe Schwaab met en pièce l’idée que l’UDC pourrait avec son initiative défendre les travailleurs en Suisse. Bien au contraire. Dans les faits, l’UDC est l’ennemie de la protection des salaires et des travailleurs.
Tout d’abord, rappelle Jean Christophe Schwaab, l’UDC ne souhaite pas supprimer l’immigration, mais retrouver des modalités lui permettant d’engager du petit personnel bon marché, peu protégé et jetable à merci. «Ne serait-ce que pour que MM. Fattebert, Jenny, Fehr ou Stamm continuent à pouvoir engager du petit personnel bon marché».
Pour l’UDC, la suppression de la libre circulation des personnes s’accompagne, par effet de domino, de la suppression de «toute protection des salaires, toute barrière à la sous-enchère salariale. Car qui dit suppression de la libre circulation des personnes dit aussi: caducité des mesures d’accompagnement.»
En effet, poursuit Jean Christophe Schwaab, la loi sur les travailleurs détachés (LDét), qui contient une grande partie des mesures d’accompagnement (obligation d’appliquer les CCT étendues aux travailleurs détachés, mesures contre la «fausse indépendance», responsabilité solidaire, sanctions pénales), est formellement liée à l’Accord sur la libre circulation des personnes (ALCP). L’art. 15 al. 2 LDét le précise sans ambigüité: « [la LDét] a effet aussi longtemps que l’Accord du 21 juin 1999 entre, d’une part, la Confédération suisse et, d’autre part, la Communauté européenne et ses Etats membres, sur la libre circulation des personnes».
Au final, «quelle que soit la forme que prendra l’immigration après cette catastrophe, elle aura lieu sans la moindre mesure de protection des salaires.»
L’UDC, ennemie de la protection des salaires
Et ce n’est pas un simple effet de manche ou un procès d’intention, car l’engagement de l’UDC contre les mesures de protection des salaires a une longue tradition. Jean-Christophe Schwaab rappelle que
«lorsqu’il s’est agi d’introduire la plus récente – et probablement l’une des plus efficaces, la responsabilité solidaire, devinez qui était contre? Bingo, l’UDC. Et dans quel groupe parlementaire siègent MM. Rösti (BE) et Aeschi (ZG), dont l’un dénonce les «coûts» des mesures d’accompagnement et l’autre veut tout simplement rendre plus difficile l’extension des CCT, donc la lutte contre la sous-enchère salariale? Gagné, encore l’UDC!»
Cependant, il est évident que les mesures d’accompagnement sont encore perfectibles et qu’il faudrait notamment un salaire minimum légal valable pour toutes les branches afin de pallier aux lacunes des CCT. Mais la fin des mesures d’accompagnement actuelles aurait des conséquences désastreuses pour les travailleurs avec le retour d’une politique d’immigration d’un autre âge. La défense de ces indispensables mesures de protection des salaires passe donc par un NON résolu à l’initiative destructrice de l’UDC.
Source : http://www.sp-ps.ch/fre/Medias/Service-de-presse/Service-de-presse-Edition-actuelle/Menace-sur-les-mesures-d-accompagnement
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