Ce week-end auront lieu les élections municipales québécoises sur fond de crise de confiance politique et de corruption à Montréal notamment. Tourné en 1962, À Saint-Henri le cinq septembre par Hubert Aquin (Office national du film du Canada) nous replonge dans le Québec d’il y a 50 ans.
Grand classique du documentaire québécois, À Saint-Henri le cinq septembre donne à voir 24 heures d’un quartier ouvrier du sud-ouest de Montréal. Film extraordinaire en noir et blanc, il est offert gratuitement sur le site web de l’ONF et permet de réaliser le chemin parcouru par Montréal, et par le Québec, en tout juste un demi-siècle.
En cette journée caniculaire et de rentrée scolaire du 5 septembre 1962, le spectateur commence cette journée en entrant dans la cuisine d’une famille de 12 enfants qui se préparent à aller à l’école ou au travail. Pendant que la mère ou la grande soeur, la tête couverte d’un foulard, habille et coiffe la marmaille, le père, ouvrier au chômage, broie du noir sur sa chaise berceuse, sous un crucifix.
Et c’est parti pour les 41 minutes du film. La journée s’égrènera notamment au son des trains, du tramway et des bateaux (sur le canal de Lachine) à l’ombre des clochers d’églises et des grandes cheminées d’usines. Pour se terminer dans les bars en compagnie des la jeunesse et des policiers du quartier.
Le film aurait pu s’intituler, comme l’indique le journal Le Devoir, «Des intellos chez les Papous» et le film fut d’ailleurs très mal accueilli à sa sortie par les habitants du quartier en raison de son ton jugé condescendant.
Le film sur le site de l’Office national du film du Canada : http://www.nfb.ca/film/a_saint-henri_le_cinq_septembre
En 2010, Shannon Walsh rendait hommage à la première version et, sur le même concept, une dizaine de réalisateurs ont parcouru Saint-Henri en une journée. Le film est sorti en 2011 et s’intitule À St-Henri, le 26 août. La bande-annonce du film :
Le film sur le site de l’Office national du film du Canada : http://www.onf.ca/film/a_st-henri_le_26_aout
Le site du film nous indique que nous y verrons
«Doris marche de rue en rue ramassant des bouteilles vides; Belinda est une coiffeuse dynamique et animée, originaire du Togo; Babyface, 15 ans et champion de boxe canadien, se prépare pour un match; Robert et Edmée passent leur retraite ensemble; Danielle, exploratrice urbaine, escalade les immeubles abandonnés et descend dans les égouts.»
En revenant aux élections municipales, la situation est pour le moins tendue à moins de 48 heures des résultats. Deux articles récents du journal Le Devoir décrivent l’atmosphère : Élections municipales – À la chasse aux candidats douteux et L’intégrité reste au coeur des débats. Dans le premier article, on y apprend que
«La campagne électorale montréalaise a pris l’allure d’une chasse aux sorcières au cours de laquelle les aspirants maires ont tenté de débusquer dans les camps adverses les candidats qu’ils jugent douteux. Denis Coderre, Marcel Côté et Mélanie Joly ont dû tour à tour défendre la présence dans leurs rangs d’un candidat controversé.»
Le second article revient sur le dernier débat de la campagne et sur l’affrontement des deux favoris des sondages, Denis Coderre et Mélanie Joly
«Pendant les 45 minutes qu’aura duré leur face à face, ils n’ont cessé de s’attaquer sur le terrain de l’intégrité. La formule du débat a permis aux deux meneurs dans les sondages de s’interrompre à leur guise, et ils en ont profité.
Reprenant un des arguments qu’elle martèle depuis le début de la campagne électorale, Mélanie Joly a lancé que M. Coderre n’a pas la crédibilité pour lutter contre la corruption. L’ancien député libéral a aussitôt amené sur le tapis le cas de Bibiane Bovet, mais aussi une histoire embarrassante pour Mme Joly, révélée mercredi soir par Radio-Canada. Un candidat de son équipe, Tomasso Di Paola, a été arrêté pour une présumée affaire de violence conjugale. Aucune accusation n’a toutefois été déposée contre lui pour l’instant.»
Si ces deux candidats, contrairement aux deux autres candidats Richard Bergeron et Marcel Côté, semblent bénéficier de l’attrait de la nouveauté, le poids du passé ne manque pas de les rattraper au travers de membres de leurs équipes respectives. Bon courage aux électrices et électeurs montréalais…
A lire sur le premier documentaire : De fabuleuses images du siècle dernier à Montréal | Le Devoir.
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