Oh combien fallait-il être naïf pour imaginer que le rachat d’Edipresse par le groupe Tamedia maintienne journaux et rédactions en l’état. Pour quelles raisons aurait-il dû en être autrement que lors des précédents rachats de Tamedia en Suisse alémanique? Dans tous les cas, aujourd’hui le temps de la naïveté est révolu.
«En tout état de cause, le temps des illusions semble bel et bien révolu. Sur les bords du Léman on commence à réaliser qu’il était pour le moins naïf de croire que Tamedia puisse laisser sa proie vaquer à ses occupations comme si de rien n’était. Le groupe zurichois n’a rien d’un pygmalion, c’est un froid prédateur dont le passe-temps préféré s’apparente au jeu du chat et de la souris. En 2005, 2007 et 2010, il n’a pas lésiné sur les moyens pour mater successivement les velléités d’indépendance de ses nouvelles possessions, en Thurgovie, à Berne et sur ses propres terres. Pourquoi devrait-il en être autrement sur les bords du Léman?»
A noter que, sur la Riviera vaudoise, cette naïveté était d’autant moins possible que ce scénario s’était déjà produit lors du rachat du groupe Corbaz par Edipresse. Là, aussi, les acheteurs avaient juré la main sur le coeur que le journal La Presse poursuivrait sa route. Quelque temps plus tard, il était liquidé et non remplacé par son homologue 24Heures.
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Christophe Privet dit
Excellente analyse, une fois de plus !