Romain Huret nous propose une intéressante relecture de l’intervention de Clint Eastwood à la Convention républicaine en s’appuyant sur l’oeuvre du cinéaste.
«Dans une scène célèbre du film Les Pleins pouvoirs (1996), un voleur, joué par Clint Eastwood, est assis dans une chaise et observe le meurtre commis par le président des Etats-Unis en personne. Impuissant, caché par une vitre sans teint, il est contraint de regarder la violence inouïe qui se déroule sous ses yeux. Pire encore, il subit avec écœurement les agissements ultérieurs des cyniques conseillers du président pour dissimuler le crime. Le cinéphile averti y a vu un clin d’œil au célèbre personnage de Fenêtre sur cour (1954) d’Alfred Hitchcock, et les critiques, notamment en France, ont apprécié cette scène assez jubilatoire jouant une fois de plus avec la déconstruction du mythe de l’homme viril, qui faisait jadis la loi dans l’Ouest. Mais l’explication est sans doute ailleurs : le symbolisme de la scène renvoie au dégoût profond de l’Etat, à la haine de l’administration et à une relecture nostalgique et mythique de l’histoire des Etats-Unis. Sans surprise, dans le sketch plus ou moins réussi qu’il a joué lors de la convention républicaine, Eastwood a repris la métaphore de la chaise pour mettre en scène les liens entre les citoyens et le gouvernement fédéral. Eastwood est un libertarien, et il ne s’en cache pas.»
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