Pour sa première journée hier de candidat à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy s’est posé, sans jamais prononcé son nom, en premier opposant à François Hollande en ne cessant de le pilonner. C’est une première pour un président sortant en campagne.
Cette stratégie particulière s’explique probablement par l’absence de véritable bilan à présenter aux Français, mais aussi parce que le paysage actuel de la présidentiel française indique que tant François Hollande que Nicolas Sarkozy ne craignent pas de mauvaise surprise qui les priverait d’un deuxième tour. En effet, ni Marine Le Pen, ni François Bayrou ne décollent véritablement dans les sondages. Ils se situent actuellement entre 13 et 15% des intentions de vote. Concernant François Hollande, il n’a pas trop à craindre non plus ni de Jean-Luc Melanchon (autour de 9% des intentions de vote), ni d’Eva Joly (3%).
Par ailleurs, François Hollande ne fonctionne pas autrement puisqu’il procède depuis le début de sa campagne de la même manière en critiquant Nicolas Sarkozy sans jamais le nommer.
Une petite différence néanmoins, Nicolas Sarkozy cherche visiblement en ce début de campagne à se poser en champion de la droite alors que François Hollande cherche plus à se positionner en direction du centre de l’échiquier politique. En futur président en quelque sorte.
Avec la stratégie de Nicolas Sarkozy, nous assistons à une sorte d’inversion des rôles.
Pour rappel, François Mitterand en premier opposant au Général de Gaulle.
http://www.politique.net/2008022903-le-retour-de-mitterrand-pendant-la-presidentielle-de-1965.htm
Il n’en demeure pas moins très particuliers que le président sortant se pose en champion de son camp et non pas en président au-dessus de la mêlée. Implicitement, c’est une forme d’aveu d’échec. Dans tous les cas, une drôle de campagne est ainsi annoncée.
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