J’ai longtemps tergiversé avant de me prononcer et de m’engager relativement au projet de Musée cantonal des Beaux-Arts à Bellerive (Lausanne). J’avais par trop l’impression de me retrouver dans la situation de la votation sur les Jeux olympiques à Lausanne. L’image d’une petite coterie sachant mieux que les autres ce qui était bien pour eux, une grande difficulté à aller à la rencontre des futurs utilisateurs du musée, un certain goût pour la cachotterie. Le (seul) mérite des opposants et de la campagne référendaire est d’avoir obligé les promoteurs et les instances politiques cantonales à aller à la rencontre des citoyen-ne-s vaudois-e-s, à descendre dans l’arène pour présenter leur projet au plus large public. Le futur musée n’en sortira que gagnant et chacun-e ayant voté voudra voir la manière dont l’argent qu’il aura octroyé pour le crédit d’étude aura été investi. Je lui prédis donc un bien plus grand succès que si la votation n’avait pas eu lieu.
Pour le reste, dans les années 1930, Bellerive-Plage avait fait entrer tous les Lausannois-e-s dans l’ère des loisirs tout en offrant un superbe plan d’occupation et de relance économique. Demain, le futur Musée cantonal des Beaux-Arts démocratisera l’accès à la culture contemporaine non seulement pour Lausannois, mais pour tous les Vaudois-e-s. Et il ne serait pas juste de priver la population vaudoise de l’accès à un patrimoine exceptionnel dont chaque Vaudois-e sera propriétaire: Félix Vallotton, Pierre Sarto, François Bocion, Ferdinand Hodler, Auguste Rodin, Pablo Picasso, etc. Quel formidable outil de promotion de l’art et de la culture qui profiter à l’ensemble des activités et des acteurs culturels.
Pour être clair aussi, un NON à ce projet équivaut à un NON à tout Musée cantonal des Beaux-Arts. La volonté de la majeure partie des opposants est de s’opposer à tout projet de démocratisation de l’art et de l’art contemporain en particulier sous le fallacieux prétexte que ce musée devrait être érigé sur la sinistre Riponne plutôt que dans l’écrin du bord du lac. Personnellement, je suis sûr que dans deux cents ans nos successeurs se riront de nos réticences à l’égard d’un musée qui aura pris sa place aux côtés du Château de Chillon parmi les lieux les plus visités et les plus appréciés de notre canton.
C’est donc un OUI très clair au Musée cantonal des Beaux-Arts à Lausanne que je dépose dans mon enveloppe.
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